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Les Ardents

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En l’an 1105, une terrible maladie, qui brûle les victimes dans d’atroces douleurs, décime la population arrageoise. Outre la douleur, les sensations de brûlures très fortes, accompagnées de convulsions, voire de crises de folie hystérique sont les symptômes les plus courants. Certains malades voient leurs membres, se gangrener, devenir noirs et secs. Mains et pieds finissent par se détacher des articulations.

Très vite, la population voit en ce feu ardent, une punition divine ou un déchaînement diabolique et destine ses prières à la Sainte-Vierge pour sa miséricorde.

En ce temps, un jongleur du château de Saint-Pol-Sur-Ternoise, nommé Norman, tue le frère d’un jongleur du Brabant, Itier. Alors qu’une haine mortelle anime les deux hommes, la Vierge leur apparaît en rêve la même nuit les enjoignant de se rendre à la Cathédrale pour s’y réconcilier en présence de l'évêque d’Arras, Lambert de Guines.

Les deux jongleurs s'exécutent, incapables de faire abstraction de leur inimitié. Cependant, l’évêque parvient à obtenir leur pardon, en leur démontrant que la réconciliation était le seul moyen d’accomplir la volonté divine, et de guérir les malades de ce “feu d’enfer”.

Le miracle s’accomplit lorsqu’après une nuit de prière dans la Cathédrale, Marie se présente aux trois hommes, un cierge à la main. La cire dissoute dans l’eau guérit les malades.

Le Mal des Ardents n’est identifié définitivement qu’au XIXe siècle: Il s’agit d’un petit champignon parasite du seigle qui prolifère par temps humide. Moulu avec le reste des grains, il touche surtout les petites gens, premiers consommateurs de pain noir.

Peu après le miracle, une confrérie pieuse est créée dans le but de rendre un culte régulier à la relique. Les jongleurs Itier et Norman en seraient les premiers mayeurs. La Confrérie des Ardents est un moteur essentiel de la vie culturelle et littéraire d’Arras des XIIe et XIIIe siècles.

En 1215, Marguerite de Flandre fait don à la confrérie d’un reliquaire en argent niellé et filigrané, reprenant la forme du cierge et décide de faire édifier une chapelle sur la Petite Place jouxtant le clocher en forme de cierge élevé auparavant par la confrérie.

L’ensemble architectural est abattu en 1791. En mémoire de cette chapelle, l'architecte Alexandre Grigny s’inspire du Saint Cierge pour le clocher de la chapelle des Ursulines d’Arras. L’église Notre Dame des Ardents abrite depuis 1876 la confrérie et ses éléments de culte. Les Archives de l’ancienne confrérie de Notre-Dame des Ardents, dissoute le 18 mars 1792, ont, quant à elles, été déposées à la Médiathèque par le docteur Georges Paris en 1965.

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